Le mot chaise vient du mot anglais chaere du début du XIIIe siècle, du vieux français chaiere (qui signifie chaise, siège, trône), du latin cathedra (siège). On retrouve donc ici notre patois local qui donne “Kaïère” dans le Cambrésis et Cayelle dans le Nord Pas de Calais. C’est le mot latin pour chaise (cathedra), qui forme notre mot pour cathédrales. C’est parce que les cathédrales sont le siège des évêques. On dit que ce sont les Égyptiens qui l’auraient inventée en 3100 avant notre ère. Cependant les avis divergent, certains lui donnent une origine plus récente, en 2600 avant notre ère. Dans la Grèce antique les chaises devinrent plus ergonomique et pour tout dire plus utilitaires. Elles acquièrent alors un nom propre, le premier dans cette histoire : « Klismos ». Ces chaises se caractérisaient par des pieds courbés aussi dits en « sabre » ayant « les antérieurs tournés vers l’avant, les pieds arrières vers l’arrière » (source). Il faudra attendre la renaissance (1300 – 1700) pour voir apparaître une diversification de sièges ainsi que leur démocratisation. Cependant, Le fait de s’asseoir sur des chaises n’est présent dans notre culture que depuis un peu plus de cent cinquante ans. Bien entendu, les gens s’asseyaient avant, mais pas sur des chaises. Le trône, le tabouret pliant et le banc étaient quasiment les seuls représentants du siège. Néanmoins, à Iwuy, on trouve trace de la fabrication de la chaise depuis le milieu du 18ème siècle (cf Histoire d’Iwuy O. Dehaisnes A. Bontemps), d’après certaines indications qui figurent dans les registres paroissiaux de l’époque. A sa plus grande époque , en 1921, Iwuy comptait 22 fabricants de chaises, ce qui vaut encore aujourd’hui au village d’être répertorié en tant que Capitale de la Chaise. En 1884 l’annuaire Didot Bottin en répertorie 10 dont voici les noms : Bertin (H.) – Buirette (Léon) – Carlier – Locquet (Théophile) – Loignon (Adolphe) – Loignon (J.B) – Marissal (Charles) – Petit (Charles) – Porez – Tranoy. Après la seconde guerre il ne reste que 6 fabricants. La matière première cultivée pour le paillage provient des pailles des marais (des “fuilles” en patois local), et des pailles de seigle. On tresse une à une ensemble les cordes de pailles des marais et de seigle qu’on assemble pour former un fond de chaise. Il faut environ 3 heures à un ouvrier(e) pour pailler une seule chaise. Le coût de production élevé fait disparaître petit à petit cet artisanat fortement concurrencé par les pays asiatiques, principalement la Chine (coût de production 20 fois inférieur à celui de la France en 2013). La chaise occupait à domicile bon nombre de petites mains : coupage des pailles, fendage, rempaillage et cannage. En 2022 il ne reste plus qu’un seul fabricant, il s’agit de M Jean Marie Bruniaux, une affaire de famille pour une entreprise créée en 1921 par le grand père de M Bruniaux. |
Un reportage de FR3 sur la fabrication de la chaise chez JM BRUNIAUX
Une vidéo polluée par 1 minute 30 de vidéo au début mais un excellent reportage sur notre institution locale